Séquence : Musique et Jazz - 6ème
Question : Peut-on mélanger le classique et le jazz dans un morceau ?
Exemple n°1 : Rhapsody in Blue, Gershwin
Circonstances de création : Lorsque le chef américain Paul Whiteman s'enquit en 1924 d'organiser un concert mélangeant jazz et musique classique, il sollicita tout d'abord Charles Ives et Aaron Copland, qui déclinèrent la proposition. ... Mais Whiteman avait déjà loué la salle pour le 21 février à 15 heures ! Dans la panique, il annonça alors à la presse que c'est Gershwin qui y présenterait une œuvre de jazz symphonique. Quelques jours plus tard, Ira Gershwin fit irruption dans l’atelier de son frère, journal en main... George aurait répondu : « Eh bien, il n’y a plus qu’à se mettre au travail ». En quelques semaines, les idées musicales furent esquissées par le compositeur, puis instrumentées à toute hâte par Ferde Grofé, un orchestrateur doué ami de Whiteman. Le jour venu, Gershwin assura la partie de piano, improvisant les solos, accompagné par un jazz band avec une section de cordes.
Musique : La partition débute par un grand glissando de clarinette, introductif d'un thème principal à l'allure nonchalante, mais d'esprit jazz. Le piano en profite pour faire son entrée, installant magistralement sa liberté de jeu...
Faisons un peu d'anglais avec ce dessin animé vraiment génial sur Gershwin et le contexte de création de sa Rhapsody in Blue (10'35)
Le document d'archive de la Warner Bros : extrait de l’œuvre (5'46)
Exemple n°2 : Concerto pour piano, Gershwin
Contexte : Présent à l'Aeolian Hall de New York, lors de la création de la Rhapsody in Blue, le chef d'orchestre Walter Damrosch assista au triomphe de l’œuvre et, dès le lendemain, contacta Gershwin pour lui commander un Concerto pour piano.
Entre jazz et classique : Le jeune compositeur, qui n'était pas encore accoutumé aux formes classiques et aux techniques d'orchestration, s'empressa d'acheter des livres sur la théorie et la forme d'un concerto... Sous contrat pour des comédies musicales à Broadway, il ne commença à écrire qu'à l'été 1925, consacrant un mois à chacun des trois mouvements de la partition.
Création : Enfin le 3 décembre 1925, le Carnegie Hall accueillit Damrosch et Gershwin pour une soirée événement qui se déroula à guichet fermé. Si le public applaudit à tout rompre, la critique fut bien embarrassée par cette partition qui se jouait des frontières entre le classique et le jazz... Parmi les compositeurs présents, les jugements furent là aussi très contrastés : Stravinski trouva l'œuvre géniale, Prokofiev la détesta.
Extrait : Mouvement n°3, Allegro agitato. Avec un trio de jazz...
> Voyez par ce lien la géniale vidéo du final du concerto sur Youtube !