Symphonie n°2, Kurt Weill

Contexte : Compositeur né allemand et d'origines juives, Kurt Weill (1900 - 1950) fut accusé de produite une musique "dégénérée" par les nazis, qui brûlèrent plusieurs de ses partitions. Contraint de fuir le pays en 1933, il eut une période d'exil parisien. C'est là qu'il composa sa Symphonie n°2, sur une commande de la Princesse de Polignac, alors riche mécène et musicienne elle-même.

Cette symphonie fut créée le 11 octobre 1934 par l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam, sous la direction du légendaire chef Bruno Walter.

Description et analyse : Inscrite dans la grande tradition symphonique germanique, l’œuvre prend d'emblée un caractère cinglant, profond et désespéré, traduisant un sentiment de désillusion sur l'avenir et la menace d'une nouvelle guerre mondiale. Kurt Weill chemine en une sorte de dédale de climats, parfois noirs, qui font écho à la gravité des événements qui se préparent.

Commentaire d'écoute : Ordonnée en trois mouvements, la symphonie débute par une très courte introduction faisant entendre un motif ironique et mystérieux... Celui-ci conduit très vite à un thème de marche funèbre - Sostenuto - énoncé à la trompette solo, avant que l'Allegro molto, percutant, ne vienne déverser son abondance lyrique et ses attaques grinçantes.

Symphonie n°7, Ludwig van Beethoven

Circonstances : Cette 7ème Symphonie en la Majeur a été composée par Beethoven parallèlement à sa 8ème Symphonie, de 1811 à 1812 à Teplitz, en Bohême, durant une cure thermale. Le contexte politique était celui de la campagne de Russie menée par Napoléon. L’œuvre fut présentée en décembre 1813 à l'Université de Vienne, sous la direction du compositeur, au profit des soldats autrichiens et bavarois blessés à la bataille de Hanau de cette même année (une lourde défaite qui fit des milliers de morts et prisonniers).

Extrait : Le second mouvement Allegretto présente une cellule rythmique faisant penser à une marche lente, jouée dans la tonalité de la mineur, par les cordes graves. Elle prépare un chant très poignant aux altos, à l'unisson des violoncelles et contrebasses. L'ambiance y est clairement funèbre et emplie d'un lourd pressentiment...