Séquence : Musique et Émotions - 6ème
Question : Quelles sont les émotions que peut créer la musique ?
Exemple pour la tristesse : Gnossienne n°4, Satie
Citation : « De plan toujours tu t'abstiendras, pour composer plus aisément. »
Circonstances de création : À la suite des Trois Gymnopédies (1888), Erik Satie poursuivit dans cette veine minimaliste, suggestive et doucement émotionnelle de pièces pour le piano avec les Six Gnossiennes (1890-97).
Origines : Si le mot Gymnopédie fait directement référence aux fêtes de Sparte pendant l'Antiquité, il n'en va pas aussi simplement pour le terme Gnossienne : du grec gnosie (« la connaissance vraie »), le terme peut aussi se rapporter aux danses rituelles exécutées jadis par les habitants de l'île de Crète, dont la capitale Knossos et le labyrinthe faisaient justement l'objet de fouilles en cette fin de XIXe siècle.
L'extrait : La Gnossienne n°4 a été composée en 1891. Sa mélodie, ornée de mélismes orientaux, est accompagnée en arpèges à la main gauche. Il s'en dégage une triste monotonie, un sentiments d'abandon et un caractère suranné qui en font tout le charme. Indiquée Lent, sans presser, elle repose sur une assise de 4 temps, bien que l'absence de barres de mesure sur la partition suggère à l'interprète une grande liberté d'épanchements...
Comment qualifiez-vous les émotions produites par cette musique ? (3'20)
Exemple pour la colère : Dies Irae, Verdi
Circonstances de création : Alors que l'idée de composer un Requiem était de plus en plus présente dans l'esprit de Verdi, celui-ci apprit le 22 mai 1873 la mort de son très cher ami, l'écrivain Alessandro Manzoni. Bouleversé, le maestro, qui n'eut la force d'assister aux obsèques, se livra à une monumentale partition en hommage à celui qu'il désignait comme "la plus haute de nos gloires !". A la date anniversaire de la disparition de Manzoni, Verdi prit lui-même la baguette en l'Église San Marco de Milan, pour diriger sa messe de Requiem avec éclat.
L'extrait : Effrayante explosion sonore, ce passage du Dies Irae est peut-être le moment musical le plus dramatique, le plus violent et le plus colérique du XIXe siècle ! L'effectif orchestral et choral grandiose sonne ici comme la foudre, aussi terrifiante que spectaculaire.
La colère explose comme jamais dès l'entame de ce Dies Irae ! (2'05)
Exemple pour la joie : Cheek to Cheek, I. Berlin
L'enfance folle de l'auteur : Ayant vécu 101 ans (la joie conserve-t-elle ?), Irving Berlin (1888 - 1989) était un compositeur et parolier américain. Il est né en Russie ou en Sibérie, en fait il ne le sait pas lui-même car sa famille était itinérante, et leur maison brûla dans un incendie criminel, avec tous les papiers dedans... Bref, émigration aux États-Unis, enfance pauvre, mais comme il l'affirmait, il fut heureux car : "Il y avait toujours du pain, du beurre, un thé chaud et j'avais un bon lit !". Étant gamin, c'est en traînant dans les rues de Manhattan qu'il entend les musiques populaires et commence lui-même à chanter dans les bars maisons à jeux et bordels...
L'extrait : Composée initialement pour Le Danseur du dessus (1935), film musical avec Fred Astaire, cette chanson à succès a été reprise de nombreuses fois au cinéma. Joyeuse, dansante, rythmée et tonique quand elle est accompagnée par un jazz band, elle exprime la joie de ressentir le grand amour : "Heaven, I'm in Heaven, And my Heart beats so that I can hardly speak...".
La joie, interprétée par ce crooner et showman avec un big band ! (3'24)